La pluralité des approches en psychologie : une obligation déontologique
Le 22 octobre 2019, Sophie Robert, réalisatrice notamment des documentaires Le Mur et Le phallus et le néant, est à l’initiative d’une tribune parue dans le Nouvel Observateur et dans sa suite une pétition afin d’exclure l’approche psychanalytique des expertises judiciaires et de l’enseignement de l’université. La pétition « La psychanalyse ou l’exercice illégal de la médecine » est signée, à ce jour (12/11), par 15 juristes et avocats et 896 professionnels de santé : psychiatres, psychologues… mais aussi diététiciens, kinésithérapeutes, orthophonistes, dentistes, chirurgiens…
Une fois de plus la psychanalyse est attaquée comme approche dogmatique fondée sur des « postulats obscurantistes », selon les signataires. A l’automne 2016, M. Daniel Fasquelles, député LR, avait également tenté d’interdire l’enseignement de la psychanalyse dans le champ de l’autisme.
La liberté académique est un droit français encadré par la loi du 12 juillet 1875. Lorsqu’elle est attaquée, c’est la démocratie qui est en danger. Pour mémoire, c’est d’abord l’Église qui voulait interdire certains enseignements, aujourd’hui les derniers exemples font référence aux emprisonnements des universitaires en Turquie. Les livres de Freud, comme ceux de Marx, ont déjà été brulés, place Bebel à Berlin, le 10 mai 1933. Ces deux auteurs, par la suppression des thèmes de l’inconscient et du travail, viennent d’être retirés de l’enseignement de la philosophie au baccalauréat.
La Ffpp tient à rappeler avec vigueur ce droit fondamental des universités, condition même de l’exercice des enseignants et chercheurs. Les accusations proférées à l’encontre de la psychanalyse stigmatisent une caricature de son usage.
La psychologie, dans son enseignement et dans sa pratique, exige une pluralité d’approches afin de répondre au mieux aux besoins et aux difficultés des usagers.
C’est dans ce cadre que la Ffpp apporte son soutien à la pétition, lancée par le SIUEERPP, plus de 18 700 signataires, à ce jour, « Contre l’exclusion de la psychanalyse – Pour la diversité des recherches et des soins ».