N’inversons pas les responsabilités

La Fédération Française des Psychologues et de Psychologie (FFPP) tient à réagir fermement aux propos tenus récemment par le Président de la République, le Ministre de la Santé et le délégué Ministériel à la Psychiatrie (cf. Communiqué 5 mai 2025) concernant les psychologues.

En affirmant que le dispositif de remboursement « n’a pas marché comme on le voulait » à cause d’un manque de coopération entre psychiatres et psychologues, et en désignant les psychologues libéraux comme les principaux responsables de cette situation, les plus hautes autorités de l’État déplacent la responsabilité d’une crise majeure du système de santé vers une profession qui, au contraire, n’a cessé de s’impliquer avec rigueur et sens de l’intérêt général.

la FFPP a travaillé pour un meilleur accès aux soins psychiques par attachement à une pratique accessible, éthique et respectueuse des droits des patients. Nous avons toujours porté cette ambition avec une exigence : qu’elle ne se fasse ni au détriment du service public, ni au prix d’un appauvrissement de la qualité clinique des prises en charge, ni dans le mépris de la diversité des pratiques.

Une vision réductrice et préoccupante.

Le Ministre de la Santé, Monsieur Yannick Neuder, et le Délégué Ministériel à la psychiatrie et la Santé mentale, Monsieur Frank Bellivier, ont annoncé vouloir renforcer ce dispositif par une « seconde brique », centrant leur intervention uniquement sur les psychologues libéraux. Cette approche nie l’engagement quotidien de milliers de psychologues dans les établissements publics, à l’école, à l’hôpital, dans le médico-social, le champ de la justice ou du travail. Peut-on sérieusement construire une politique de santé mentale en invisibilisant ces champs d’intervention ?

Aujourd’hui, les psychologues hospitaliers en France sont moins rémunérés que les infirmiers, malgré cinq années d’études universitaires minimum, et une expertise clinique indispensable au fonctionnement des équipes de psychiatrie. Ce décalage est régulièrement ignoré dans les discours officiels et alimente la perte d’attractivité du métier, fragilisant tout le système de soin psychique public.

Un mépris inacceptable
pour les psychologues
du service public

Travailler ensemble, oui.
Accuser à tort, non

Les psychologues sont des professionnels engagés, qui coopèrent depuis longtemps déjà au quotidien avec de nombreux acteurs du soin. Cette coopération repose sur une reconnaissance réciproque de nos champs disciplinaires, au bénéfice des équipes et des personnes dont nous avons la charge. Accuser les psychologues de faire obstacle à la prise en charge de la santé mentale de nos concitoyens n’est ni juste, ni productif.

La Ffpp appelle le gouvernement à ouvrir sans délai un chantier sur la revalorisation des salaires des psychologues et sur la reconnaissance pleine et entière de leur place et de leurs missions dans le service public.

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