La Fédération Française des Psychologues et de Psychologie prend acte de l’inscription du droit à l’aide à mourir dans la proposition de loi, adoptée en première lecture à l’Assemblée Nationale le 27 mai 2025, et qui encadre l’accompagnement des personnes en fin de vie confrontées à des souffrances réfractaires.
Bien que cette proposition de loi sur l’aide à mourir ait suscité de nombreux débats parfois structurés par des oppositions traditionnelles, elle met surtout en lumière des questionnements éthiques et humains qui devraient transcender les lignes partisanes.
La complexité du sujet engage les notions de dignité, de souffrance et de solidarité.
En posant des critères clairs et stricts d’accès à l’aide à mourir, cette proposition de loi inclut, à juste titre, la reconnaissance de la souffrance psychique comme une composante de la souffrance globale des personnes gravement malades, tout en excluant explicitement la souffrance psychologique seule comme critère suffisant. La FFPP salue la prudence et la rigueur éthique portées par le texte.
Nous tenons à souligner la mention explicite, à l’article L. 1111-12-3 II-3°, de l’orientation possible de la personne et de ses proches vers un psychologue ou un psychiatre, à leur demande, dans le cadre de la procédure. Cette disposition acte une première reconnaissance du rôle essentiel que peuvent jouer les psychologues dans ces situations cliniques relevant d’une complexité certaine.
Le rôle des psychologues dans l’accompagnement des personnes en fin de vie, en souffrance, et confrontées à des décisions graves engageant leur dignité, ne peut se réduire à une simple option. La présence du psychologue doit être intégrée pleinement à l’évaluation pluridisciplinaire de la demande, notamment pour apprécier l’état psychique de la personne, la stabilité de sa volonté, sa compréhension des enjeux, et l’existence ou non de facteurs affectant son discernement.
Par ailleurs, la présence possible des psychologues au sein du collège pluriprofessionnel prévue dans la procédure d’aide à mourir marque une reconnaissance essentielle de la dimension psychique et existentielle de la souffrance. Notre participation, bien que facultative, souligne l’importance d’une approche globale de la personne, allant au-delà des seules considérations somatiques. En intervenant aux côtés des médecins, nous apportons un éclairage précieux sur l’état psychique du patient, ses motivations intimes et éventuellement la stabilité de sa demande. Cette ouverture interdisciplinaire, intégrant la parole du psychologue, renforce l’humanité et l’éthique de la démarche, en reconnaissant que toute demande d’aide à mourir s’inscrit aussi dans un parcours psychologique singulier qui mérite d’être entendu avec sensibilité et compétence.
Les psychologues, par leurs compétences spécifiques, sont en capacité de contribuer à cette évaluation en lien avec les médecins et autres professionnels de santé, tout en respectant leur cadre déontologique propre.
Leur participation contribue à garantir que la décision prise par la personne soit véritablement libre, éclairée et durable.