Nous ne sommes pas des couteaux-suisse

            Au lendemain d’une manifestation historique dont les revendications, connues de longue date, sont partagées par toutes les organisations représentatives des psychologues, la session des questions au gouvernement du 15 juin 2021 est venue confirmer notre conviction d’une méconnaissance de la profession par les autorités.

            Aux questions posées par Mme Chantal Jourdan, M. Olivier Véran, Ministre de la Santé et des Solidarités, répond qu’il n’est « pas certain que lever l’obligation de prescription pour consulter un psychologue soit la priorité de la profession et des patients ». S’il n’en est pas certain, la mobilisation du 10 juin et la teneur des travaux menés par la Ffpp et le Snp avec son ministère depuis plus d’un an sont pourtant très clairs sur ce sujet. La profession, issue des sciences humaines, refuse la prescription au risque d’une paramédicalisation qu’elle rejette massivement.

            Mieux encore, le Ministre évoque plus loin les revalorisations dont les psychologues hospitaliers auraient bénéficié, pour atteindre une augmentation de 500 à 600€ en fin de carrière. Il convient de préciser une nouvelle fois que si les psychologues hospitaliers ont bien touché le CTI[1] de 183€, la grille indiciaire des psychologues n’a cependant pas été revalorisée depuis 30 ans… Nous souhaitons justement rappeler, comme nous l’avons précisé lors de l’audience du 10 juin, que les psychologues ont été oubliés des revalorisations salariales du Ségur de la santé et qu’en l’état actuel des textes, ils ne verront absolument pas la couleur des 500 à 600€ évoqués !

            Pour continuer à proposer des soins de qualité, nous ne pouvons pas tout accepter au prétexte d’un hypothétique remboursement des consultations. Car, si la population a besoin des psychologues, si ceux-ci sont « sous-utilisés », ils ne peuvent accepter une telle dévalorisation de leur métier, au prix d’une fausse reconnaissance.

            Le chantier est « immense », c’est effectivement « un défi », mais, s’il apparaît nécessaire, comme le dit le Ministre, de le construire avec nos collègues médecins et psychiatres, il semble encore plus important de le construire avec les psychologues en respectant leurs compétences.

La Ffpp souhaite confirmer son refus du « Forfait psy-enfant-ado » et continue d’inviter les psychologues à ne pas rentrer dans ce dispositif. À ce jour, cette position a été entendue, puisque 253 psychologues seulement sur l’ensemble du territoire se sont inscrits sur la plateforme proposée par le gouvernement.

Enfin, nous tenons à remercier les nombreux parlementaires qui, à l’instar de Mme Jourdan, continuent à interpeller le Gouvernement sur la situation des psychologues et leur non-reconnaissance.


[1] Complément de Traitement Indiciaire 

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